C’est la grande affaire médiatique de ces derniers jours : l’espionnage américain de ses alliés dont l’Europe et la France fait grand bruit. A quelques jours du début des négociations sur l’accord de libre-échange entre USA et Union Européenne, cette dernière estime que le pays de l’Oncle Sam ne mesure pas la gravité de la situation.
Des explications trop légères
Les dirigeants des pays européens attendent des réponses des États-Unis concernant l’espionnage de leurs ambassades et n’ont, jusqu’ici, pas été réellement comblés. Outre Atlantique, les discussions à ce sujet sont aussi rares que discrètes et le Président Barack Obama, actuellement en voyage en Afrique, n’a pas exprimé de regrets mais au contraire estime qu’il est nécessaire pour les pays de « mieux comprendre le monde, savoir ce qui se passe dans les capitales du monde grâce à des sources qui ne sont pas dans le New-York Times ou sur NBC » grâce à leurs agences de renseignement. Il a également rappelé que la principale mission de ces agences était d’identifier les « menaces qui pèsent sur nos pays respectifs » et que les États-Unis échangeaient déjà énormément d’informations avec l’Union Européenne. Mais cette attitude, jugée parfois comme désinvolte, ne satisfait pas le besoin de réponse des puissances européennes, dont certaines sources déclarent que « il va falloir que les Américains répondent sur le fond ». En France, le Ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, n’est pas plus convaincu par les explications du secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Une prise de position aussi critiquée aux États-Unis
Selon l’éditorialiste du Washington Post, Jim Hoagland, la démarche de son pays sur cette affaire, très peu médiatisée aux États-Unis, n’est pas la bonne. Jugé selon lui trop strict, le point de vue de la première puissance du monde semble oublier que les pays espionnés comptent parmi les meilleurs alliés du pays. L’homme a ainsi commenté « la stupidité d’avoir installé des micros dans la délégation de l’Union européenne à Washington ou à Bruxelles et dans une série d’ambassades. Les dommages politiques de la découverte de ces écoutes sont tellement supérieurs aux bénéfices potentiels ! ».
Il semble donc que les États-Unis espèrent que la situation se décante d’elle-même et que garder « profil-bas » pendant un temps suffira. Reste à voir comment cette « crise » va se résoudre, en tout cas, l’Union Européenne n’a pas souhaité retarder les débats sur l’accord de libre-échange, ce qu’avait pourtant demandé la France, refusé par l’Allemagne…
Source : Le Figaro