Dans le conflit qui fait rage depuis deux ans en Syrie, l’utilisation de gaz sarin par les rebelles aurait été rapportée à la Commission d’enquête de l’ONU. Mais actuellement, les preuves manquent toujours à l’appel.
L’ONU en pleine incertitude
Bien que l’information vienne d’un des membres de la Commission d’enquête mandatée par l’ONU en Syrie, cette dernière a déclaré ne détenir à l’heure actuelle aucune preuve de l’emploi de gaz sarin par les rebelles syriens. Cependant, cela n’empêche pas les doutes comme le déclare Carla del Ponte, procureur suisse, membre de la Commission d’enquête à l’origine de l’annonce : « Nos enquêteurs se sont rendus dans des pays voisins pour interviewer des victimes, des médecins et du personnel médical. Selon leur rapport la semaine dernière, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable, de l’emploi de gaz sarin, sur la base de la manière dont ces victimes ont été soignées ». Impossible donc de conaître avec certitude les armes employées récemment dans ce conflit, mais l’utilisation du gaz sarin, très dangereux, est interdite.
Un gaz mortel
500 fois plus puissant que le cyanure, le gaz sarin est une arme incroyablement efficace et dévastatrice : incolore, le gaz peut tuer par simple contact avec la peau. Un demi-milligramme suffit à abattre un adulte en quelques minutes par arrêt cardio-respiratoire. Entrainant maux de tête, arrêts respiratoires et coma (avant de provoquer la mort), le gaz sarin est une arme chimique interdite depuis 1995 (découverte par hasard en 1938). Seuls 8 pays dans le monde n’ont pas signé la Convention de Paris interdisant l’usage et la fabrication de gaz sarin, dont la Syrie.
L’Occident sur ses gardes
Les Etats-Unis, accompagnés d’Israël, ont tenu à rappeler que l’usage d’une arme chimique, comme le gaz sarin, dans le conflit en Syrie, pourrait justifier une intervention militaire des forces occidentales. En effet, s’il s’avérait que du gaz sarin était détenu par les rebelles, les occidentaux ne prendront pas le risque de voir une telle arme tomber entre de mauvaises mains. Barack Obama a ainsi déclaré que les renseignements américains détenaient les preuves de l’utilisation de gaz sarin, mais le Président a demandé une enquête très sérieuse à ce sujet avant de prendre une quelconque décision : « Nous ne savons pas qui a utilisé (ce gaz), où et comment. Nous ne savons pas exactement ce qu’il s’est passé […]. Si nous prenons des décisions sans preuves solides, alors nous nous retrouverons peut-être dans la situation où nous ne pourrons pas mobiliser la communauté internationale pour soutenir ce que nous faisons ».
Source : Le Figaro
Crédits Photo : Reuters/Stringer