Après la tragédie de Newtown où 20 enfants et 6 professeurs ont été abattus, Barack Obama mène un combat intense pour modifier la Loi sur le port des armes à feu aux États-Unis. Mais quel combat, car la population est encore ancrée à ce droit écrit dans la Constitution américaine jugé par certains comme un « garant » des libertés individuelles.
Tenir un discours fort pour changer les moeurs
Il y a deux jours, dans le Connecticut, le 8 avril au soir, Barack Obama a demandé au Congrès de mettre en place un vote national sur la question des armes à feu, avant de repartir pour Washington. Mais pas seul, il était en effet accompagné par onze familles touchées par le drame de Newtown qui ont pris place dans Air Force One, l’avion présidentiel. Une décision rare et bien inhabituelle, à la hauteur du débat politique et sociétal qui divise l’Amérique.
Car le Président compte bien sur le témoignage poignant des proches des victimes pour faire évoluer les choses. Les familles devraient ainsi se rendre au Congrès pour raconter aux politiciens ce qu’ils ont du endurer le 14 décembre dernier. Car Obama tient désormais un discours moraliste, et non plus uniquement politique, destiné à faire prendre conscience aux plus de 300 millions d’américains de l’urgence de la situation.
« Il ne s’agit pas de politique, il s’agit de faire ce qui est bien pour ces familles et toutes les familles du pays, afin qu’il soit un peu plus difficile d’abattre nos enfants » a déclaré le Président des États-Unis.
Quelles mesures pour lutter contre la prolifération des armes ?
Le projet de limitation du port des armes à feu, autant encouragé que ralenti, viserait à interdire les fusils d’assaut, limiter la contenance des chargeurs ou encore à surveiller le passé des futurs acquéreurs. Dans le Connecticut, en tout cas, une Loi de contrôle vient d’être votée. Elle instaure donc les points précédents, prouvant ainsi que l’Amérique est encore capable de changements.
Un obstacle de taille
Si les arguments sont là pour convaincre les américains de modifier leur droit du port d’arme, il est une organisation qui ne voit pas cette avancée d’un bon œil. Et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de la puissante NRA (National Rifle Association), le lobby en faveur des armes à feu. Ce dernier agirait ainsi depuis plusieurs mois dans les coulisses de la politique pour faire échouer le contrôle des armes. Plusieurs sénateurs se tiendraient alors face au projet du Président, menaçant d’employer des mesures procédurales pour le contrer.
Il ne reste donc plus qu’à attendre que les pièces de l’échiquier avancent, pour voir si le Président Barack Obama obtiendra raison. Si tel est le cas, la mise en place d’un contrôle de l’armement serait alors un nouveau jour historique pour le pays de l’Oncle Sam…
Sources : Le Figaro, L’Express
