La nouvelle aurait fait office de scénario de film de science-fiction il y a quinze ans et pourtant, la première arme laser est sur le point d’entrer en fonction. Son déploiement est prévu pour 2014.
La marine américaine à la pointe de la technologie
Le LaWS (Laser Weapon System) est le dernier armement mis au point par l’US Navy (en collaboration avec l’entreprise Raytheon) qui équipera un premier navire l’année prochaine, l’USS Ponce. Issu de plusieurs années de recherche et développement, il sortira des laboratoires avec deux ans d’avance, de quoi satisfaire l’Etat-Major américain pour qui la technologie a toujours été la clé de la domination militaire. Et il faut dire que le pays sait investir dans le domaine : le secteur militaire reçoit chaque année un budget de plus de 500 milliards de dollars, soit 45% de la dépense mondiale en termes de défense.
Pour revenir au canon laser, il a été développé dans le but d’intercepter des drones à longue distance via une projection d’ondes invisibles pour l’Homme. Déjà éprouvé, le système avait fait ses preuves l’année dernière en abattant un drone en conditions réelles.
Une question d’argent
Car si la guerre est évidemment une question de domination technologique, elle est également une question d’argent (pour rappel, le coût total de la guerre en Irak est estimé à 810 milliards de dollars). Et à ce sujet, le canon laser place les compteurs au vert : chaque tir reviendrait à 1€, représentant simplement le coût de l’électricité nécessaire pour son fonctionnement. Quant à l’objet en lui-même, il est vendu 32 millions d’Euros, une somme raisonnable dans le secteur de l’armement, là où les missiles d’interception actuels coûtent plusieurs millions l’unité (sans compter les frais de développement).
Une arme qui change le visage des combats
Si le laser n’est pas encore déployé à grande échelle et s’il n’a pas démontré ses capacités en période de conflit, il constitue néanmoins l’un des objectifs militaires de la plupart des nations développées. Il faut dire que l’arme possède des arguments de poids : relativement petit, le système peut fonctionner longtemps avec une source d’énergie faible. Il ne demande d’ailleurs aucune munition, simplement de l’électricité, ce qui évite les problèmes de réapprovisionnement. Enfin, le tir de laser se déplace à la vitesse de la lumière : il touche donc immédiatement la cible visée qu’il suffit de suivre jusqu’à la mettre hors d’état de nuire grâce à son extrême précision.
Quelques retenues
La première version d’une innovation comporte toujours quelques défauts. En effet, le laser reste très sensible aux conditions météorologiques : si du brouillard se forme, il sera bien moins précis et puissant. Et la puissance, justement, n’est actuellement pas extraordinaire puisque le laser ne peut s’attaquer qu’aux drones. Pour percer la coque des missiles, avions et navires ennemis, il faudra attendre les prochaines évolutions. Ensuite, le tir de l’arme est rectiligne, c’est-à-dire qu’il part toujours tout droit, rendant donc impossible le contournement d’obstacles. Et enfin, la notion de dommages collatéraux a également été évoquée en posant l’éventualité du risque d’un tir raté : si le rayon laser loupe sa cible, il continuera sa course jusqu’à rencontrer un obstacle (avion, satellite,…).
Mais les risques font partie de l’évolution, certains diront, et de nombreux programmes de développement de laser sont actuellement en cours tout autour du globe. Les États-Unis sont d’ailleurs en train de préparer un laser qui équipera ses futurs avions de chasse.
Source : Le Figaro