La ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, veut réduire le délai entre la sortie des films au cinéma et leur diffusion à la télévision et en VOD par abonnement, l’objectif étant de lutter contre le film streaming illégal.
Vous vous êtes sans doute déjà laissé tenter, un soir de rouille, par un petit film en streaming illégal. Parce que vous n’étiez plus éligible au tarif jeune de votre UGC, parce que vous aviez la flemme de sortir de votre canapé, ou parce que votre film, récemment sorti en salle, n’était pas encore disponible en DVD ou VOD… Les prétextes sont nombreux, mais rassurez-vous, personne ne vous dénoncera à Hadopi. Et bien pour vous, la ministre de la Culture ,Aurélie Filipetti, a peut-être trouvé la solution. On dit bien « peut-être »…
36 mois avant la VOD
En France aujourd’hui, à compter de sa date de sortie au cinéma, une production met 4 mois avant d’être disponible en DVD ou Blu-Ray, 10 avant une première diffusion sur une chaîne de télévision payante, 30 pour une première diffusion sur une chaîne en clair et 36 mois avant d’être disponible en vidéo à la demande par abonnement. Autant dire une éternité pour ceux qui n’ont eu l’occasion (ou les moyens, c’est selon), de zieuter leur film tant attendu dans une salle obscure.
D’où l’option « streaming illégal » pour les plus impatients. Solution de facilité qui, certes, peut paraître avantageuse par sa gratuité et sa commodité, mais qui a aussi ses inconvénients : qualité médiocre, spams, exposition – ô combien redoutée – à l’hypothétique courroux d’Hadopi, etc…
Film streaming illégal : 13,2 utilisateurs annuels
Et c’est dans ce sens que la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, propose que le délai entre la sortie des films au cinéma et leur diffusion à la télévision et en VOD par abonnement soit réduit. Dans un entretien apparu dans les colonnes du Figaro dans son édition du 20 juillet, la ministre affirme ainsi vouloir « avancer de deux mois la disponibilité des films à la télévision, et, pour la vidéo à la demande par abonnement, de ramener le délai après la sortie en salle à vingt-quatre mois, contre trente-six actuellement », l »objectif étant de « donner un nouvel élan à nos industries culturelles, tout en favorisant les offres légales en ligne ».
L’enjeu d’un telle initiative est, vous l’aurez compris, de lutter contre la prolifération des téléchargements illégaux en France. Pour rappel, l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) révélait, dans une étude publiée le 2 juillet dernier, que près d’un tiers (28,7 %) des internautes français, soit 13,2 millions de personnes, ont visité au moins une fois par mois en 2013 un site de téléchargement illégal de séries ou de films, un record depuis 2009.